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12 avril 2024

L’énergie sous la loupe : c’est la grande industrie le problème, pas le secteur résidentiel !

Dans cette capsule vidéo, Bruno Detuncq, professeur à la retraite de l’École Polytechnique de Montréal et spécialiste en énergie, montre que contrairement à l’affirmation véhiculée par plusieurs, ce n’est pas le secteur résidentiel qui est le principal responsable de la pression sur la capacité d’Hydro-Québec à fournir de l’électricité, mais bien le secteur de la grande industrie.

 

 

Pour mieux comprendre les enjeux et connaître les sources que nous avons utilisées, voici quelques informations supplémentaires :

 

Hydro-Québec soutient que la demande résidentielle exerce une pression importante sur sa capacité à fournir l’électricité demandée et qu’elle aura des difficultés à répondre à la hausse de la demande du secteur résidentiel au cours des prochaines années. Est-ce exact ?

La demande résidentielle ne représente qu’une très petite partie des besoins supplémentaires envisagés au cours des prochaines années.  L’essentiel de cette pression vient de projets industriels qui n’avaient pas été planifiés. Hydro-Québec le reconnaît elle-même dans une lettre adressée à la ville de Saint-Bruno-de-Montarville. En effet, elle déclare : « […] la transition énergétique précipite la croissance de la demande pour l’énergie propre partout dans le monde. Pour illustrer l’importance de l’attrait actuel pour notre électricité, Hydro-Québec a reçu récemment une cinquantaine de demandes d’approvisionnement pour de grands projets qui nécessitent une puissance de 50 MW et plus. Entre 2000 et 2022, il n’y en a eu qu’une seule.» Selon l’état d’avancement 2023 du plan d’approvisionnement 2023-2032 d’Hydro-Québec, les besoins en électricité pour les grandes industries augmenteraient de 31 TWh d’ici 2035. Ils passeraient de 55 TWh à 86 TWh, soit 55 % de plus.

Ces nouveaux projets industriels feraient nettement augmenter la consommation d’électricité de la grande industrie d’ici à 2035, alors que la hausse pour les résidences québécoises ne serait que de 13% environ.

À titre de comparaison, l’électricité consommée par un projet industriel moyen (environ 1 TWh)  permettrait à elle seule la construction de 45 545 résidences 100% électriques. En effet, selon l’outil de calcul de la consommation selon les caractéristiques de l’habitation d’Hydro-Québec, la consommation moyenne annuelle d’une résidence unifamiliale 100% électrique est de 22 000 kWh (sans piscine, sans spa et sans air climatisée). Un projet de 1 TWh (soit 1 000 000 000 kWh) consomme donc autant annuellement que 45 545 maisons unifamiliales 100% électriques. Cela représente plus que toutes les mises en chantier prévues au Québec en 2024. Les municipalités du Québec sont donc en droit de demander leur part de notre électricité verte pour répondre à leurs besoins.

 

Dans la lettre envoyée à la ville de Saint-Bruno-de-Montarville, Hydro-Québec mentionne qu’en matière de fiabilité, « un projet 100 % électrique sans aucune redondance énergétique sera forcément moins résilient aux intempéries et aléas climatiques qu’un bâtiment misant sur plusieurs sources d’énergie ». Est-ce exact ?

Non, parce que même les sources d’énergie comme le gaz naturel nécessitent un minimum d’électricité pour fonctionner adéquatement. Par exemple, en cas de panne d’électricité, le ventilateur électrique qui fait circuler l’air s’arrête, tout le système de contrôle et de régulation est hors service, et la distribution de chaleur est interrompue.

 

Si vous avez des questions ou des commentaires sur nos vidéos ou sur la coalition Sortons le gaz!, n’hésitez pas à nous contacter :

Coalition Sortons le gaz!

[email protected]

 

À propos de la coalition Sortons le gaz! :

La coalition Sortons le gaz! réunit des organisations environnementales, citoyennes et syndicales qui se sont données pour but de promouvoir la sobriété et l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment tout en accélérant le passage de la totalité du parc immobilier du Québec à des sources d’énergie 100% renouvelables. Elle s’emploie à faire connaître les vrais impacts du gaz naturel sur notre santé et notre environnement, à promouvoir les avantages de le remplacer et à faire connaître les façons d’y arriver en informant la population ainsi que les décideuses et décideurs publics de tous les paliers.

Les membres de la coalition sont :

l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), la Coalition Sortons la caisse du carbone, Environnement Vert plus, Écohabitation, Équiterre, Imagine Lachine-Est, la Fondation Coule pas chez nous, la Fondation David Suzuki, Greenpeace Canada, Nature Québec, Pour nos enfants – For Our Kids Montréal, Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC), le Regroupement des organismes environnementaux en Énergie (ROÉE), le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec,  le Syndicat canadien de la fonction publique (Québec) et Travailleurs et travailleuses pour la justice climatique.

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