Madame Fréchette,
Monsieur Drainville,
Je vous écris aujourd’hui pour vous faire part de ma profonde inquiétude face à la place encore trop importante qu’occupe le gaz dans notre approvisionnement énergétique. Vous vous êtes engagé, je vous demande maintenant d’agir sans délai pour accélérer la sortie de cette énergie polluante de nos maisons, commerces, institutions et entreprises en concrétisant vos engagements qui datent déjà de plusieurs mois.
La période d’incertitude économique actuelle ne saurait justifier l’inaction climatique. Au contraire, elle offre une occasion en or de prendre les devants en renforçant notre souveraineté énergétique tout en réduisant notre dépendance aux importations de gaz américain et de l’Ouest canadien. Le Québec a tout ce qu’il faut pour réussir cette transition : une électricité propre, une expertise reconnue et l’appui massif de la population. Notre soutien pour l’environnement reste fort malgré les tensions actuelles.
En novembre 2024, votre gouvernement s’est engagé à faire en sorte que 100% des bâtiments de la province soient alimentés par des énergies renouvelables d’ici 2040. Cette annonce prometteuse a été suivie par l’adoption de la Loi sur la performance environnementale des bâtiments — une avancée législative majeure, porteuse d’un immense potentiel pour transformer notre parc immobilier, améliorer son efficacité énergétique et réduire son empreinte carbone.
Or, alors que 2025 tire à sa fin, aucun règlement n’a encore été adopté pour concrétiser cet objectif de 2040, ni pour mettre en œuvre cette nouvelle loi.
Je demande donc instamment au gouvernement de poser les gestes suivants sans délai :
- Modifier le Règlement sur les appareils de chauffage au mazout afin d’interdire l’installation de nouveaux appareils de chauffage au gaz naturel ;
- Renforcer la réglementation concernant l'utilisation du gaz naturel dans les bâtiments pour en réduire l'utilisation progressivement, et que d'ici 2040, le gaz naturel soit totalement retiré de tout ce secteur. À l'image du mazout, ceci impose d'interdire toute nouvelle installation de gaz naturel dans les nouveaux bâtiments d'ici par exemple 2028, et pour cette même date, interdire de réparer ou changer toute installation existante.
- Adopter des règlements ambitieux, basés sur les normes les plus élevées en matière de sobriété, d’efficacité énergétique et de décarbonation dans la mise en œuvre de la Loi sur la performance environnementale des bâtiments.
Chaque mois d’inaction se traduit par de nouveaux branchements au gaz, retardant l’atteinte de cet objectif et compromettant notre résilience à long terme. Face aux bouleversements climatiques croissants et à l’incertitude géopolitique, miser sur une consommation énergétique sobre, locale et renouvelable est essentiel.
Ces mesures, bien planifiées et rapidement déployées, représenteraient un legs précieux de votre gouvernement dont la population du Québec se souviendra. Elles contribueraient à réduire les coûts d’énergie, améliorer la qualité de l’air et renforcer notre sécurité énergétique.
Il n’appartient plus qu’à vous maintenant de passer de la parole aux actes pour que le Québec confirme son avance et demeure un chef de file dans la transition énergétique.
On ne gagne pas une course en ralentissant juste avant de franchir la ligne d’arrivée mais bien en donnant tout pour s’assurer de la victoire.
Mes proches et moi comptons sur vous.
En vous remerciant pour l’attention que vous porterez à cette demande, je vous prie d’agréer mes plus sincères salutations.